Les musicien.nes du Moger orchestra se font DJ
On se devait de marquer le coup pour ce nouveau disque live, et les 10 ans depuis la toute première tournée du groupe en camion. Alors les musiciennes et musiciens du Moger orchestra vous ont concocté une playlist pour vous faire profiter de la multiplicité de leurs horizons musicaux.
Chaque personne vous explique son choix:
Le choix de Nicolas Pointard:
Kölner saxofon mafia « Walk »
« Voici « Walk », enregistré en 2001 par Kölner saxofon mafia, quintet allemand de saxs/flutes/clarinettes qui invitent sur ce morceau le trio norvégien Krøyt.
Il y a un lien je trouve avec Moger de part les beaux clusters dans le grave, la mélodie, un format chanson, et l’impossibilité de coller une étiquette stylistique à cette musique ».
Le choix de Christelle Séry:
Alfonso Alberti « La lumière n’a pas de bras pour nous porter »
« Je choisis La lumière n’a pas de bras pour nous porter, une pièce de Gérard Pesson pour piano solo !
Un ostinato mystérieux et des accords espacés, comme des accidents qui n’en sont pas et créent un désir, une attente, avec des allures de cœur qui bat. Il y a aussi l’idée d’explorer les sons par des gestes inattendus, ce que j’ai passionnément cherché dans mes arrangements pour Moger, inspirée par l’étrangeté des poèmes. »
Le choix de Sakina Abdou:
Mark Hollis « the daily planet »
« Voici un morceau que j’associe au projet Moger car il m’inspire et me fait apprécier la démarche qui consiste à fabriquer à la main un objet musical qui vient accueillir et faire fleurir les différents univers et singularités des membres et sections instrumentales qui le constituent pour porter un seul et même discours dont les références multiples se rencontrent pour créer un paysage de fond ouvert et bigarré qui entoure et accompagne la voix. »
Le choix de Régis Bunel:
The ex & brass unbound « Hidegen fujnak a szelek » – live à Nickelsdorf en 2010 au festival konfrontationen.
« Une énergie autant solaire qu’apocalyptique, les ponts entre chanson, free punk et free jazz, tout est là ! »
Le choix de Floriane Le Pottier:
Colette Magny « Strange fruit »
« Sans trop de rapport avec le Moger Orchestra c’est ce morceau qui me vient…. Peut être juste parce que pour moi c’est quelque chose de puissant comme notre ensemble à 8 où chant et arrangements sont aux même service des textes. C’est tiré d’un poème écrit et publié en 1937 par Abel Meeropol.
Un texte puissant, une liberté d’interprétation… «
Le choix de Dylan James:
Bon Iver « Michicant » – live at Bonnarroo festival 2012.
« Parmi les nombreuses découvertes que j’ai faites grâce à Moger il y a le nonet de Bon Iver autour de son album éponyme sorti en 2011, dont une vidéo – sans doute pirate à ce jour – d’un live au festival de Bonnarroo en 2012. Je suivais déjà le groupe mais je découvrais en même temps à l’époque celui qui reste à ce jour mon idole musical, le saxophoniste basse Colin Stetson, qui figure dans le line-up de l’époque ainsi que sur l’album. C’est un clin d’oeil car j’affectionne particulièrement depuis les petites formules comme l’énormissime solo du maître saxophoniste en question, reste que ce grand ensemble m’a accompagné personnellement dans l’imagination du son de ce deuxième Moger orchestra. On y perçoit comment l’improvisation collective peut sortir d’une approche trop produite (ce qui manque à la version studio du morceau!), et comment l’énergie collective peut nous emmener bien au-delà d’une chanson. »
Le choix de Lydie Lefebvre:
Abel Selaocoe « Voices of Bantu »
« Je propose de découvrir le violoncelliste Abel Selaocoe dans son nouvel enregistrement « Voices of Bantu », adaptation libre de la pièce baroque « Les voix humaines » de Marin Marais. C’est un artiste que j’ai eu la chance de découvrir à Grenoble l’an dernier avec ma classe de violoncelle, dans un concert partagé avec le « Manchester collective » (il n’y a par contre pas d’enregistrement de cette collaboration, juste quelques vidéos live, c’est pourquoi je propose plutôt la dernière sortie en solo de l’artiste). Sept musiciens partageaient la scène et fusionnaient leurs diverses influences : musique baroque, contemporaine, improvisation libre, musique traditionnelle africaine, musiques actuelles… La fluidité était telle que toutes les frontières tombaient pour créer un style nouveau, propre à l’ensemble. Avant toute « étiquette musicale », c’est une énergie commune et une grande liberté qu’on pouvait ressentir. J’adhère totalement à cette vision de la musique, que je retrouve également au sein du Moger orchestra. »
Le choix d’Etienne Cabaret:
Circum Grand Orchestra « Tenko »
« Ce grand orchestre Lillois, à la particularité d’avoir une double section rythmique, est venu jouer au Vauban, club mythique Brestois, en 2005. C’est là que je l’ai découvert.
Ce morceau, Tenko, m’a marqué à l’époque dans sa forme et sa variété, une sorte de grand voyage de près de 15min.
Ce joyeux mélange à l’énergie rock, aux écritures fines, enveloppé d’improvisations avec la voix qui se promène dans tout ça m’a inspiré par moment.
Il reste aujourd’hui dans cette liste de morceaux qui sont toujours pour moi un plaisir à ré-écouter et à partager avec celles et ceux qui ne connaissent pas. »
1 – Kölner saxofon mafia & Krøyt « Walk »
2 – Alfonso Alberti « La lumière n’a pas de bras pour nous porter »
3 – Mark Hollis « the daily planet »
4 – The ex & brass unbound « Hidegen fujnak a szelek » – live Konfrontationen festival 2010
5 – Colette Magny « Strange fruit »
6 – Bon Iver « Michicant » – live Bonnarroo festival 2012.
7 – Abel Selaocoe « Voices of Bantu »
8 – Circum Grand Orchestra « Tenko »
There must be a passage (album live)
Moger Orchestra : There must be a passage
Disponible dans la boutique du label Musiques Têtues, chez votre disquaire et sur toutes les plateformes à partir du 8 décembre.
Voici un premier extrait!