Bêtep – Le chemin de l’arc-en-ciel

ciné-concert


L’ensemble musical BÊTEP s’associe à la réalisatrice Oona SPENGLER et au comédien Gabriel DUFAY pour la création d’un ciné-concert convoquant le documentaire et le théâtre.
Ce «docu-concert-vivant» s’inspire de l’œuvre d’Alexandre Spengler (1913-1995), compositeur de musique symphonique contemporaine.
S’inspirant des problématiques exposées par Spengler dans ses écrits, la thématique globale du projet est celle des affres et des joies du travail artistique. La création y apparaît tantôt comme impossible, tantôt comme salutaire.
Le titre du projet, « Le Chemin de l’arc-en-ciel », est celui d’une des dernières œuvres de Spengler qui mêle textes, musique et images. Mais il ne s’agit pas d’une interprétation littérale de cette œuvre, car d’autres textes et pièces musicales de l’auteur y sont convoquées. Alexandre Spengler rêvait de concentrer toutes ses idées dans «Un Oeuvre Total» qui ferait appel à plusieurs disciplines. Il n’y parvint jamais.
BÊTEP décide aujourd’hui de relater cette quête à travers un spectacle dont l’originalité est de reposer sur une triple création : musicale, cinématographique et théâtrale.

La création musicale : La partie concert est une adaptation pour tuba, saxophone baryton, clarinette basse et flûte traversière en bois des symphonies d’Alexandre Spengler. Jamais jouées de son vivant, elles seront arrangées par le compositeur Mael Oudin pour être interprétées par le quatuor BÊTEP. La musique d’Alexandre Spengler s’inscrit dans la lignée de celles de Wagner, Brukner, Scriabine, mêlant post-romantisme et atonalité. Les musiciens de BÊTEP, issus de styles musicaux radicalement différents de celui-là, y ajoutent la trace de leurs influences. Ce frottement crée un objet musical qui s’approche de la musique contemporaine française des années 1950, avec des échos de jazz et de musiques improvisées. Ce nouveau répertoire de BÊTEP se compose de 5 pièces musicales atteignant ensemble une durée d’environ une heure. Deux pièces sont déjà arrangées en 2017, les trois autres le seront en 2018.

La création cinématographique : C’est un documentaire muet, variation sur le silence inspirée par l’oeuvre d’Alexandre Spengler. Au contraire de la plupart des ciné-concerts, c’est un film contemporain, en couleurs, tourné en 2018. Ce n’est pas le portrait de Spengler, mais il puise dans ses thèmes et motifs des pistes pour filmer le réel d’aujourd’hui. Spengler parle de sa « paralysie verbale » (bégaiement extrême qui l’isolait), le film s’intéressera à une autre forme d’empêchement, la surdité. Spengler décrit sa méthode de travail rigoureuse et parfois mystique ; le film observera la retraite d’un moine orthodoxe. Spengler explique comment l’art lui a permis d’exprimer des choses qu’il ne parvenait pas à dire ; on verra un chef d’orchestre au travail, ses codes, ses envolées. D’autres thèmes, tels que l’astronomie, les mondes sous-marins, la précarité sociale de l’immigration russe, seront traduits en images. La réalisatrice Oona Spengler s’inspirera également de ses souvenirs ; sa filiation avec le compositeur n’étant évidemment pas innocente. Mais on ne verra aucune image de lui. Les seules images authentiquement liées à Alexandre Spengler montreront son écriture sophistiquée sur ses partitions et écrits originaux. Le choix de réaliser un film muet est pleinement signifiant ; il évoque le silence de la mort, celui du bègue, celui de l’étranger, celui qui permet l’écoute de la musique.

La création théâtrale : Des extraits de textes de Spengler, rigoureusement choisis, seront interprétés par le comédien Gabriel Dufay. Sa tonalité grave est dirigée comme un cinquième instrument du groupe BÊTEP, mais aussi comme la voix over du film documentaire qui se déroule en même temps. Les passages choisis ne sont pas forcément des illustrations des thèmes abordés dans le film. Au contraire, ils apportent des informations supplémentaires, qui dialoguent avec les images sur l’écran et la musique acoustique jouée en simultané. Ces mots détaillent les ambitions et questionnements de l’artiste. La cohabitation de la musique, du texte et des images : La musique, le texte et le film interviennent parfois simultanément, parfois à tour de rôle. Un dialogue s’établit, un aller-retour entre sons, images, et mots. Ce spectacle pluridisciplinaire s’invente en défiant les lois du genre ciné-concert. Ici, ce n’est pas la musique qui vient illustrer un film. C’est le film qui découle d’une musique préexistante, et de l’univers de son auteur.


Hommage à Alexandre SPENGLER.

Alexandre Spengler est né à Fontenay aux Roses, aux environs de Paris le 19 décembre 1913. A l’âge de 15 ans, il fut admis dans la vénérable Schola Cantorum dirigée par le compositeur de renom Vincent d’Indy. Il y apprit la composition et la direction d’orchestre et termina ses études armé d’un diplôme de chef d’orchestre qu’il n’utilisa jamais car il dédia tout son bagage musical à la composition. Au début des années 1930, il rencontra Nadia Boulanger, la légendaire professeure de musique qui l’encouragea à se concentrer sur la composition et le présenta, au cours de ses fameux « salons », à des maîtres tels que Charles Koechlin, Florent Schmidt et Ivan Wychnegradsky qui demeura son ami pour la vie. En 1933, il épousa la future écrivain, peintre et marionnettiste Natacha Prochorow avec laquelle il aura trois fils. Au début des années 1950, Alexandre Spengler mis en chantier une œuvre musicale majeure à tendance notablement mystique, inspirée en partie par l’oeuvre orchestrale de Scriabine. Il commença à cette époque à élaborer la substance musicale qui, plus tard, sera cristallisée dans la Symphonie Liturgique du Dodécalogue, pour 130 exécutants et ensemble choral de 180 participants. En prélude, il composa l’Annonce du Dodécalogue pour jeu de cloches, 4 pianos, percussions métalliques et fanfare. En outre, il écrivit de nombreuses œuvres littéraires dont les plus récentes s’intégraient dans son Dodécalogue formant ainsi l’Oeuvre Totale, le « Gesamkunstwerk ». Au milieu des années 1980, son œuvre et son usage de multiples formes d’expressions artistiques fut célébrée dans l’exposition organisée au Kunstahlle de Zurich par le légendaire curateur Harald Szeeman : « Der Ham zum Gezamkunswerk ». Dans les années 1970/1980, son fils Pierre Spengler, producteur de films, présenta ses œuvres aux nombreux luminaires de musiques de films avec lesquels il collaborait tels que John Williams, Lalo Schiffrin, Jean-Claude Petit et Jocelyn Pook et tous reconnurent l’exceptionnelle originalité de ses compositions. Alexandre Spengler vécut à Paris jusqu’à son décès en avril 1996.


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Distribution

BÊTEP
Grégoire BARBEDOR : tuba
Régis BUNEL : saxophone baryton
Etienne CABARET : clarinette basse
Antoine PÉRAN : flûte
&
Gabriel DUFAY : narrateur
Oona SPENGLER : réalisation du film
Joachim MOUFLIN : son


Marie-Pomme CARTERET : montage film
Sébastien KRILOFF : chef opérateur et étalonnage film
Maxime DUBUIS : prise de son

Co-productions : Ty Films et La Grande Boutique


Contact

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